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C'est du jazz de chambre, une musique qui associe l'horizon intime et dialogique de la musique de chambre à l'énergie émancipatrice du jazz. Pour ce nouveau sextet, ils ont cherché une instrumentation qui permette la fusion acoustique des timbres comme la superposition tranchante des plans. Le casting du groupe s'est vite imposé. "Les musiciens qui m'accompagnent dans ce projet partagent avec moi ce souci du son instrumental, et l'envie d'une musique fluide et plastique, qui puisse naviguer de l'écriture à l'improvisation, du solo au tutti, du concerto grosso à Mingus".

Ce septième album studio depuis 1997, quatre ans après Tako Tsubo, nous fait retrouver Belle du Berry, le pianiste et trompettiste David Lewis, le guitariste Potzi et le batteur François Jeannin, qui sont rejoints par Benoit Dunoyer de Segonzac à la basse et Rémy Kaprielan aux percussions et choeurs. Dès le titre de l'album, Quesaco ?, le joli regard de Belle fait retrouver cette vieille expression provençale entrée depuis des générations dans la langue orale, et qui donne à l'étonnement une charmante nuance surannée.

Cet album a été conçu principalement par Ty Segall, seul, chez lui. L'isolement convient aux chansons : vous n'êtes jamais autant chez vous que lorsque vous êtes face à un miroir. Les guitares acoustiques et électriques de Ty et ses harmonies vocales se superposent, formant une colonne vertébrale épineuse pour l'album. Des textures à la fois douces et dissonantes enracinent les chansons au fur et à mesure de leur mouvement et des arcs mélodiques convulsent dans le doute, le bonheur et la rage. C'est un hymne à l'évasion qui tourbillonne doucement. Rayonnant dans le même espace mental que Goodbye Bread et Sleeper, mélangée à des fragments contrastants et contradictoires issus de Freedom's Goblin, Manipulator et First Taste, Hello, Hi est assurément la production la plus apaisée et entière de Ty Segall à ce jour, un flux et reflux de mots et de musique offrant acceptation et abstraction tel un passage à travers les enchevêtrements de ces temps difficiles.

Enregistré à Berlin entre 2020 et 2021, voici le 19e album studio qui marque le début d'une nouvelle phase passionnante pour Newcombe & co. Il sonne un peu rétro et un peu psychédélique à certains moments. Anton Newcombe précise : "Sur le plan existentiel, cette période a été plutôt sombre, donc c'est à propos de se battre pour le bon combat. Je chante pour donner de la force à d'autres gens. D'abord, je prends tout ce dont j'ai besoin, mais je peux y voir quelque chose auquel les autres peuvent s'identifier".

Prenant pour titre un adjectif issu du grec apparu en France au XIXe siècle, ce roman d'Amélie Nothomb évoque ces personnages mythiques accompagnant les défunts jusqu'aux Enfers ou les en ramenant, à l'instar de Charon, de l'Ankou, d'Orphée ou d'Hermès. Electre 2023

Nourri par diverses influences, cet album nous transporte tantôt dans les ruelles Londoniennes du quartier de Soho jusqu'au coeur des déambulations du carnaval de la Nouvelle Orléans. Les riffs de guitare puissants, les envolées de cuivres sublimant une voix doucement rocailleuse vont vous convaincre de vous échapper avec cette excentrique troupe de personnages atypiques.

A l'approche de sa fin de vie, Albert Cohen relate un épisode de son enfance. A Marseille, il a dix ans, un camelot le traite de youpin. L'hypocrisie des valeurs spirituelles bourgeoises et le culte des hommes pour la force sont dénoncés. Electre 2023

"Space, Energy and Light" de Soul Jazz Records est une collection de musique des premiers pionniers de l'électronique et des synthétiseurs (des années 1960 aux années 1970), des gourous du proto-new age du milieu des années 1970 et des artistes électroniques de l'ère des cassettes D-I-Y des années 1980, couvrant au total une période de près de 30 ans. Tous ces artistes ont utilisé les progrès de l'électronique dans la technologie musicale comme un moyen d'explorer non seulement l'espace et l'idée du futur, mais aussi de se tourner vers l'intérieur de l'âme et de créer une musique en harmonie avec le monde naturel.

Steven wilson présente The harmony codex, son fascinant septième album solo. Véritable expérience par-delà les genres, ce nouvel opus de 65 minutes fait suite au très électronique The future bites. Le leader de Porcupine tree y dévoile dix titres infiniment profonds, pensés pour l'écoute immersive et composés avec Ninet Tayeb, Craig Blundell, Adam Holzman, Jack Dangers (Meat beat manifesto) et Sam Fogarin (Interpol). Unique en son genre, The harmony codex est un album inoubliable.

Alice, une conseillère en communication dynamique, retrouve Jérémie, son ami d'enfance, devenu prêtre de campagne. La jeune femme décide de mettre à profit son expérience pour aider le curé à faire revenir à l'église les villageois qui se désintéressent de la religion. Athée, Alice trouve dans la spiritualité des réponses et une vérité qu'elle ne soupçonnait pas.

Olivia, désormais jeune diplômée de l'école de police, et Tom, ex-policier, partent pour Marseille enquêter sur un meurtre dont la victime, ancienne assistante d'un lanceur de couteau, était proche d'un ami de ce dernier. L'affaire les mène au coeur de complots mêlant corruption et perversion morale. Ils découvrent bientôt qu'elle est liée au suicide du voisin d'Olivia.

Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, l'auteur interroge le passé de sa famille, dans l'arrière-pays niçois, depuis l'ascension sociale de ses grands-parents bouchers pendant les Trente glorieuses jusqu'à l'apparition du sida et la lutte contre la maladie dans les hôpitaux. Un récit de filiation mêlant enquête sociologique et histoire intime. Prix Première plume 2022. Premier roman. Electre 2023

Un an après la sortie de son premier album, Puisque c'est écrit, qui s'est écoulé à près de 300 000 exemplaires, Jean-Baptiste Guegan signe son retour avec Rester le même, regroupant 12 nouvelles chansons originales écrites pour lui. Pour cet opus, le parolier emblématique, Michel Mallory, est toujours très présent mais Jean-Baptiste Guegan a aussi collaboré avec Slimane ou encore Marc Lavoine.

Avec sa gueule d'atmosphère, Boule plante le décor : un petit côté gentleman cambrioleur pas dégueu. Dutronc et Gainsbourg planent pas loin. Le cheveu qu'il a sur la langue chatouille agréablement notre oreille et sa plume est habile. Ses chansons, pleines de suspense et de jeux de mots, parfois sarcastiques, sont joliment anachroniques, c'est-à-dire qu'elles ne seront jamais démodées.