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Des trois grands recueils de suites que Bach a écrits pour le clavier, les Suites anglaises sont très probablement les premières à avoir été composées, autour de 1720 à Köthen. Si dans ces pièces l'on peut admirer une construction architecturale de dimensions grandioses, un lyrisme qui s'affranchit des contraintes formelles ou encore la grâce tendre des galanteries, ce qui les rend incontestablement uniques ce sont la puissance, la grandeur et surtout la virtuosité sans frein, qui en font un recueil majeur de la littérature pour clavier. Formé par les plus grands interprètes et professeurs, Paolo Zanzu est une des figures majeures du clavecin en Europe et dans le monde. Collaborateur actif des Arts Florissants comme continuiste et chef, il mène une inspirante carrière de concertiste et de pédagogue.

No Rush... Prenons notre temps, écoutons, composons. Ce moment d'intense solitude que fut le confinement a été pour Andy Emler l'occasion d'une réécoute des musiques du XXe siècle (Arnold Schönberg, Witold Lutoslawsky, György Ligeti, Maurice Ohana, Philippe Manoury...), puis d'une intense phase d'écriture. Dans cette suite composée tout spécialement pour les neuf musiciens virtuoses de l'orchestre (retour du guitariste Nguyên Lê), on retrouve, étendue, la pâte, la signature sonore emlérienne. Ses combinatoires orchestrales (l'orchestre, le jeu collectif mis en avant, pas de solo de piano), ses mélismes et autres métissages, la couleur ravélienne associée au feu rythmique stravinskien, sa subtile dialectique composition/improvisation et ses alliages de timbres inédits. Une fois de plus, Andy Emler est ici pianiste, compositeur, arrangeur, metteur en scène/en sons, mais aussi et surtout chef d'orchestre naturel, c'est-à-dire catalyseur d'énergies, d'enthousiasmes. La musique est architecturée tout autant que mouvementée...

Cinq voix, cinq personnalités et des chants chargés d'histoires et d'émotions qui déclinent de multiples facettes de la femme. La Mossa en italien c'est le mouvement. La Mossa, en napolitain, c'est le roulement du bassin avec le coup de hanche final inventé par Nini Tirabouchon dans les années 20. La Mossa est comme une femme curieuse qui se balade dans le monde. Les oreilles et les yeux grands ouverts, elle cherche ce qui l'inspire, ce qui lui donne envie de raconter, de chanter. Elle porte avec fermeté et précautions, dans son petit sac, les chants qui l'ont touchée. La Mossa rigole et danse la légèreté des tarentelles. Elle chante une mélodie hors du temps venue d'Italie, du Limousin, de la Réunion, du Brésil ou d'Albanie... Elle s'émeut et frissonne en faisant revivre les émotions de chaque histoire racontée. La Mossa s'approprie aussi certains chants destinés aux hommes, et se plait à y trouver d'autres nuances, d'autres interprétations.