95 CHANSONS (s) FRANCAISES (s)

Avec sa gueule d'atmosphère, Boule plante le décor : un petit côté gentleman cambrioleur pas dégueu. Dutronc et Gainsbourg planent pas loin. Le cheveu qu'il a sur la langue chatouille agréablement notre oreille et sa plume est habile. Ses chansons, pleines de suspense et de jeux de mots, parfois sarcastiques, sont joliment anachroniques, c'est-à-dire qu'elles ne seront jamais démodées.

Sans rivalité entre le rêve (symbolisé par le bleu) et la réalité (le rouge), cet album tourne autour de l'idée d'une reconnexion (le violet) entre deux mondes à priori opposés. Accompagné de Gail Ann Dorsey (musicienne de David Bowie et de Lenny Kravitz pour ne citer qu'eux), M nous invite à vivre ce rêve en réalité.

Dylan a regardé le monde et l'amour comme une blessure chaude, comme une blague vexante, comme la motte de terre vibrante de vie qui se regarde tomber dans sa tombe. Il nous a fait ce cadeau riche, drôle et désabusé, de nous montrer ce qu'il y avait à ne pas comprendre, à juste admettre et entrevoir. Il a eu cette liberté de ton, de regard et d'attitude qui a fait de certains d'entre nous des gens plus simples. Après avoir creusé une dette assez sérieuse en écrivant mes quelques 150 chansons, je pioche dans les 700 siennes pour m'en acquitter autant que faire se peut, les offrir à des Français qui n'y étaient rentrés que d'une oreille. Je propose le spectacle sincère d'un obsédé d'écriture et de guitares acoustiques. J'y entrevois une chance pour la chanson française d'aller là où on ne l'attend pas.

Après vous. c'est une collaboration de Sale Petit Bonhomme et de Thibaud Defever, du groupe Presque Oui, qu'on ne présente plus. C'est surtout de la chanson, de la danse, de la musique, du théâtre à six mains. dans l'espace, qui se faufilent, courent, frappent ou caressent, nous emmènent loin. Il y a un côté charnel chez Après vous. des textes qui partent de l'intérieur, une batterie qui fait corps avec les harmonies subtiles de la guitare et une comédienne qui nous raconte tout ça au creux des yeux. Depuis longtemps Maud et Aurélien avaient envie de créer un spectacle ensemble pour parler des choses qui les traversent. S'ils ont puisé une partie du répertoire chez quelques auteurs qu'ils affectionnent tout particulièrement, ils se sont surtout entourés de Thibaud Defever pour l'écriture de chansons sur mesure.

Cet album est un disque solaire et ardent. Raphaële Lannadère y chante avec sa grâce intemporelle, son souffle si particulier, sa voix si sûre et si fragile à la fois. On pourra fondre littéralement d'émotion à l'écoute d'Encore et ses lumières tamisées, on sera bouleversé par Femmes, vie, liberté !, par la force et le destin tragique de Sakiné Canziz, héroïne kurde assassinée à Paris. On adorera Abel, sa rythmique claquante, hymne d'amour à son petit garçon et son bonheur radieux. Pour se réconcilier avec les belles tristesses on écoutera Eléonora, hommage à Billie Holiday, titre somptueux signé Babx. On succombera à Tu viendras, somptueuse et délicate déclaration d'amour et de séparation à l'aube des bouleversements climatiques. On trouvera dans tincelle une ode à Adèle Haenel, l'artiste éblouissante, la femme qui se lève et fuit l'absolution indigne. On frémira en écoutant Les oiseaux, chanson du confinement dont L a finalement choisi de nous offrir la maquette piano-voix, à peine apprêtée. On se laissera dans Forêt, envahir par et ressentir la nature toute entière, sa force, et notre besoin impérieux d'y (re)venir. On murmurera avec bonheur la mélodie de l'élégant et poétique Aux souvenirs en duo avec Camille. On questionnera sa propre identité à travers celles de Raphaële, dans Genre. On saura pour de bon la nommer, avec L. Enfin, on se réconciliera d'avec le temps qui passe dans le très bel hymne-générique J'vois rien. L'album a été réalisé avec la complicité de Clément Ducol.

Une chanson française capable d'aller chercher ce qu'il faut des musiques latines, mais avec subtilité, il fallait des belges pour faire ça. La bruxelloise Lisza signe de nouveau textes et musiques sur ce 2e album toujours arrangé et réalisé par Vincent Liben, et qui doit son nom à une sorte de petite guitare andine contribuant au côté entraînant de cet album à la douce mélancolie. Du tendre Daddy dédié à son grand-père aux évidences latines de Canta Querida ou Capitaine en passant par Les vacances à la montagne et les reproches de son entêtant refrain, Lisza ose une variété qui sait se faire facile d'accès sans rien céder de l'exigence indé.

Un album pictural débordant d'images sublimées, de tableaux sonores où se mélangent des bleus parfois épurés, parfois denses, des verts aérés et oxygénés, le rouge de la passion et de la féminité, le gris orangé et altéré du temps qui passe. la vie dans toute sa splendeur ! Le piano et les choeurs aériens sont toujours présents, se mélangeant aux sonorités colorées parfois pop, parfois électro. agrémentées d'une pincée de jazz et de musique du monde. Un univers papillonesque, caresse de l'âme à découvrir de toute urgence !

C'est nourrie de nouvelles expériences qu'Agnès Bihl a écrit les chansons de cet album, autour d'un engagement féministe sans cesse renouvelé et d'une émotion toujours plus sensible. Ses thèmes sont toujours ceux de l'émotion et de l'engagement, mêlés de rire et de cette attitude un peu frondeuse qui fait le piquant de son oeuvre et de sa personnalité, et il n'est pas étonnant qu'Anne Sylvestre ait accepté d'écrire la présentation de cet album pour donner envie d'écouter ses mots et sa voix tant leurs parcours se font échos en dehors des sentiers battus et toujours avec l'exigence de la sincérité sans concession. C'est à La Cigale, le 8 mars 2020 que sera fêté l'album, autour d'un concert exceptionnel et d'un Forum Féministe en compagnie de nombreux artistes (Anne Sylvestre, Yves Jamait, Mellissmell) et du collectif Femmes Solidaires qui pimentera de ses propositions cette journée qui s'annonce déjà comme un évènement , marquant à la fois tous les engagements d'Agnès Bihl : la scène, l'amitié, l'indignation, le féminisme et la solidarité sans frontière.

Le premier album de Julien Voulzy sous son nom, intégralement réalisé et produit par -M-, ce complice de musique et d'amitié depuis plus de trente ans, est une histoire musicale et personnelle. C'est un véritable voyage, une odyssée pop et cosmique, dans laquelle Julien Voulzy incarne Alpha et en profite pour nous offrir une véritable ode à la Femme. Celles qu'il aime, celle qu'il a tant aimé. Enregistré dans l'intimité du studio familier de Matthieu, Alpha devient un vecteur émotionnel et narratif, une façon d'écrire sur soi finalement. Ce sont des retrouvailles musicales fortes pour Julien et Matthieu, qui se sont connus au sortir de l'enfance, ont été bercés des mêmes inspirations, et n'ont cessé de se croiser depuis. Lorsque Julien créait les Cherche Midi avec Pierre Souchon, le futur -M- venait souvent jouer de la guitare pour eux. Ce disque est alors un retour aux premiers plans pour Julien Voulzy. Artiste mélodiste amoureux d'une pop chic, poétique et chargée d'émotions, il se dit volontiers "pop, black music et éclectique" On y retrouve aussi les influences fortes d'une chanson limpide, soyeuse et généreuse. Une combinaison tellement naturelle, qui prend vie dans cet album de chanson française moderne.

Deuxième album solo d'Adrien Gallo, leader et chanteur des BB Brunes, comprenant 2 duos avec Vanessa Paradis.